Les troubles de santé mentale représentent un fardeau considérable pour les individus et la société dans son ensemble. Cet article explore le rôle essentiel des médecins dans la prise en charge de ces troubles et met en évidence l’impact de la réglementation en matière de santé mentale sur leur pratique. En examinant les soins psychiatriques libres, les soins sans consentement et les droits des patients, nous soulignons l’importance d’un cadre juridique protecteur. De plus, nous mettons en avant l’engagement des patients comme un facteur clé dans la gestion efficace des troubles de santé mentale.
Un défi majeur pour les individus et la société
Dans le monde, des millions de personnes souffrent de dépression, de problèmes liés à l’alcool, de schizophrénie et de démence. Ces chiffres ne rendent pas compte des souffrances causées par les troubles mentaux aux personnes malades et à leurs familles. De plus, la morbidité due aux troubles mentaux a été sous-estimée dans les premiers rapports sur la santé mondiale. En 2002, les troubles mentaux et neurologiques représentaient 13 % des années de vie corrigées de l’incapacité perdues pour cause de maladie ou de blessure. Ces informations soulignent l’importance des troubles mentaux dans le monde et justifient leur intégration dans les soins primaires. Le nombre d’individus atteints de troubles mentaux continuera à augmenter en raison du vieillissement de la population, de l’aggravation des problèmes sociaux et des troubles civils. On estime qu’en 2020, les troubles mentaux seront vraisemblablement responsables de 15 % du nombre d’années de vie corrigées de l’incapacité perdues pour cause de maladie ou de blessure.
Les personnes souffrant de troubles mentaux sont souvent victimes d’ostracisme, de pauvreté, de sans-abrisme et d’un manque d’accès aux traitements et aux soins dont ils ont besoin. Elles font face à des discriminations dans la recherche d’emploi et d’éducation, ce qui les empêche de s’intégrer pleinement dans la société. Les troubles mentaux ont un fardeau considérable pour les personnes concernées, leurs familles et la société dans son ensemble. Les coûts directs et indirects liés aux troubles mentaux, tels que les traitements, les pertes de productivité et les difficultés économiques et sociales, sont importants et ont un impact global.
Les principales réglementations en matière de santé mentale
Soins psychiatriques libres et soins sans consentement
- Les soins psychiatriques libres sont la règle générale, permettant aux patients atteints de troubles mentaux de bénéficier des mêmes droits que les autres malades.
- Les soins sans consentement sont dispensés aux patients qui n’ont pas conscience de leurs troubles mentaux ou de leur besoin urgent de soins. Cependant, ces soins restent l’exception parmi les prises en charge hospitalières en psychiatrie.
Le cadre juridique et les garanties spécifiques
- La loi encadre les soins psychiatriques sans consentement et vise à garantir le respect des droits et libertés des personnes concernées.
- La loi du 27 septembre 2013 complète la loi du 5 juillet 2011, renforçant ainsi la protection des droits des patients en matière de soins psychiatriques.
- Des évolutions législatives sont en cours pour améliorer la garantie du respect des droits des patients, notamment en ce qui concerne l’encadrement des mesures d’isolement et de contention.
Les droits des personnes admises en soins psychiatriques sans consentement
- Les personnes admises en soins psychiatriques sans consentement bénéficient de droits spécifiques pour assurer leur protection.
- Elles ont le droit d’être informées des décisions relatives à leur admission et à leur maintien en soins psychiatriques, ainsi que de leurs droits, de leur situation juridique et des voies de recours disponibles.
- Elles ont le droit de communiquer avec les représentants de l’État, les autorités judiciaires et les instances de contrôle compétentes.
- Elles peuvent saisir les commissions compétentes pour exprimer leurs griefs et demander une mainlevée immédiate des mesures de soins psychiatriques.
- Le droit de prendre conseil auprès de professionnels de la santé et du droit, d’avertir les instances de contrôle et de bénéficier d’autres droits fondamentaux leur est également accordé.
- À l’issue des soins, les personnes conservent l’intégralité de leurs droits et devoirs de citoyen, sans que leurs antécédents psychiatriques puissent leur être opposés
L'importance de l'information et de l'éducation des patients
L’engagement des patients joue un rôle essentiel dans les soins de santé, comme le soulignent plusieurs études menées aux États-Unis. Ces études ont rapporté que les patients atteints de maladies chroniques qui s’impliquent activement dans leurs soins connaissent une réduction significative de la mortalité par rapport à ceux qui ne participent pas activement. En d’autres termes, les patients engagés et activés, qui collaborent avec leur clinicien pour gérer efficacement leurs soins, vivent plus longtemps que leurs pairs moins engagés. L’engagement des patients représente un changement de paradigme, passant de modèles de soins plus paternalistes à des modèles de partenariat entre les cliniciens et les patients. Ce partenariat vise à aider les patients à prendre de meilleures décisions médicales, à les éduquer sur la gestion de leur santé, à développer des systèmes de soutien pour les activer, et à maintenir leur intérêt pour des soins continus.
L’engagement des patients est important dans les soins de santé pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la plupart des adultes passent peu de temps dans les établissements de soins de santé et doivent prendre des décisions quotidiennes en matière de santé. Les patients doivent donc avoir le contrôle et être les moteurs de leur propre santé. De plus, l’engagement des patients repose sur des bases éthiques, interpersonnelles et éducatives. Il favorise l**’autonomie et l’autodétermination du patient**, renforce la confiance dans la relation clinicien-patient, améliore les connaissances, définit des attentes réalistes et réduit les conflits décisionnels. Pratiquement, l’engagement des patients permet de prendre des décisions médicales en tenant compte des valeurs et des préférences des patients, ce qui conduit à de meilleures décisions. La gestion des maladies chroniques et le changement de comportement en matière de santé la participation active des patients. Sans leur adhésion et leur compréhension, les patients ne seront pas en mesure de gérer efficacement leur santé.
Astuces :
- Incluez activement les patients dans le processus décisionnel en partageant les informations pertinentes entre les cliniciens et les patients.
- Encouragez la discussion du rôle du patient, du problème clinique, des alternatives, des avantages et des inconvénients, des incertitudes, ainsi que l’évaluation de la compréhension et l’exploration des préférences du patient.
- Utilisez des outils tels que les aides à la décision pour faciliter la prise de décision en fournissant des informations standardisées, adaptées aux différents niveaux de littératie en santé et aux normes culturelles variées
Sources :
Santé mentale et soins de santé primaires |cairn.info| consulté le 20 juillet 2023
Les droits des patients en psychatrie |sante.gouv| consulté le 20 juillet 2023
Dans quelle mesure pensez-vous que l'engagement des patients peut contribuer à une meilleure gestion des soins en santé mentale ?
Vous souhaitez améliorer la communication avec vos patients et optimiser la gestion de leur prise en charge ?
Bénéficiez de nos services d’accompagnement et de notre expertise